1. |
Joute oratoire
01:53
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Le slam, cette joute oratoire
Cet art
Pourquoi donc avoir
Dévoilé cet or aussi tard
Maintenant qu’une panoplie de slameurs prolifère
Qu’on laisse les amateurs et les pros le faire
Chacun apporte son style
Ajoute même un instrumental quand ça leur plaît
Mais c’est lorsqu’on est prêt
Qu’on débarque seul sur scène
Et voilà, ça y est
C’est un départ
Un genre de débat qui débute
Des braves et des beaux debout n’hésitent pas
La poésie part
Et déballe des mots pour qu’il déborde des bars
Des blocs et des bords
On débloque et débarre des portes
Puis, il déboule de partout pour propager ce débit
Qui s’fait de plus en plus rare
La poésie nous prend
Nous interpelle
Vraiment comme si c’est une meute de mots qui nous harcèle
Ils viennent par milliers comme des insectes
Et c’est àl’excès qu’on tente d’exceller
Déceler l’excellence et
Dès que c’est l’été
On se prépare à une finale grandiose
Alors on prend les rimes à grande dose
Et faut surtout pas oublier qu’le public te note
Alors sans indices
On s’met en mode 110%
Moi d’ma bouche en feu
J’peux te créer des incendies
Pour vous faire sentir que j’brûle d’envie
De partager depuis l’début c’que j’ai appris
La poésie nous prend
Et avec elle, on a la chance de converser
Et elle sait quoi nous dire
Car maintenant
On tente tous de la conserver
On fait sa rencontre un jour, comme ça
Rien n’a été fixé
Et voilà que je tente de séduire les gens
Les spectateurs et les mots sont adulés
Oui, un jour
La poésie nous prend
Nous engorge de finesse
Et fait en sorte qu’on l’articule
Et qu’on aime les mots
À travers les murs
Il y en a qui le murmure, le récite, le clame ou le profère
En gros le slam, c’est un peu ce que j’viens de faire
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2. |
L'architexte
01:52
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M-Mo celui qui aime les mots
Te prend des poutres et des carreaux
Un plancher, un toit, des murs
Pour t’construire une poésie mûre
Tel un architexte
J'élabore des textes architechniques
Pas de l'art chiche
Plutôt l'art que t'archives
Qui a la cote
Et j’en suis ivre
Après avoir posé l'plancher
J'entremêle l'étage du cinquième art et le premier
Moi, on m'a construit en septembre
Depuis ce temps, j'tremble de n'plus voir de gens tendres
Tant de ses gens qui s'étendent
C'est sûrement ce qui s'passe sur nos écrans de nos chambres
Qui nous rend barges et étranges
Alors j'inspire
Expire
Mais merde! Faut qu'ces jeunes j'les inspire!
On n’est dans rien de bon, mais en réalité est-ce pire?
Du moins, peut-être qu'un simple vocal sans son
De ton entourage t'encourage
Qu'ma vocation t'encourage
Et peut t'dessiller les paupières
Te dessiner une carrière
T'faire bouger l'cul et t’rendre fier
Parfois, ce sont des vers durs
Qui nous protège des saisons
Qui restitue le vert de la verdure
Comme ce texte, ma maison
Où j'y ai mis toute ma cargaison
M-Mo: l'être, pas traître
Au talent hors pair, qui structure
Qui traite et qui traîne ses textes comme une sculpture
Alors s’il te plaît, ne considère pas mon art comme une sous-culture
Les autres auront tort de dire que le verbe faire est un verbe qui se perd
Un être terre à terre déterre l'éternelle passion enfouie dans ses vers
En plus d'y ajouter métaphore et verve
Met tes forces vers
Ton objectif le plus clair
Et qu'il éclate comme le tonnerre et l'éclair
Arrête de procrastiner
D’flemmarder
Ravive la flamme que t'as fardée
Arrête la débauche
Ébauche et bouge
Pour qu'au final on t'embauche
J'vais t'avouer que j'ai moins peur de ses gens
De c'peuple inventif qui s'prononce, qui éduque, qui verbalise
Qui baigne dans l'art
Bondé de sens dans leur valise
M-Mo, l'architexte
Où j'y ajoute cette putain de poutre qui m’soutient chaque jour
Et n't'étonne pas si j'fais ça court
De toute façon, ma maison, je l'ai déjà achevée
Alors, si tu crois voir des défauts, des débris
Au pire, tu peux ramasser
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3. |
Humeur morose
01:15
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Faible, il y a des jours où l'humeur morose m'arrose
Où ma rose meurt sous un ciel rose
Ces moments où la mort ose
Même si le décor s'irise
Séries sans désir
Parfois, le silence me tire dessus
Ne me propose qu’un désert
Et des airs déçues
Sentiment Déchiré
Je chute
La tristesse défile dans mon film
L’espoir, je recrute
Faut que je lutte
Pour qu’enfin je respire;
Ces portes cloutées n’aspirent qu’à s’ouvrir
À la recherche d'une humeur fiable
Défiant mon corps faible
J’apprends tel une fable
Attendant ce jour affable
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4. |
Comme un pro
02:28
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Apparemment, on dit que seuls les pros peuvent le faire
On dit que seuls les pros peuvent produire des textes pros à profusion
De fusionner des pronoms et des rimes, des mots
De les prononcer
Ce qui propose une écoute attentive de chaque mot
Moi, j’me considère pas encore comme un pro mais
J’me promets toujours d’ici le prochain mois du progrès
C’est comme un projet que je projette
Je ne sais pas trop pourquoi
Mais de plus en plus, les pros jettent des mots
Sur leur profil de l’Internet
Alors j’en profite
J’peux pas m’empêcher d’me rapprocher de ses proses
De les projeter à mes proches comme un produit
Devant lequel j’me prosterne
Captivé par ces termes
J’ai commencé à procréer des bouts de phrases et des proses ternes
Mais qui se rapproche désormais d’une approche de pro fier
J’ai été patient pendant que j’laissais le pro faire
Cherchant son savoir-faire et la manière dont il profère
Ce que je préfère
C’est que j’ai maintenant mes propres propos que je produis
A priori dans ma propriété
Mon seul problème
C’est que j’connais plus ma priorité
Est-ce écrire ou dessiner ?
Aaargh! J’en ai la peau blême
Alors j’repense à ce proverbe qui me protège et que je m’approprie
La poésie est une peinture qui parle donc
En réalité j’peinture mon écriture, mon art
Voilà ma procédure
Et moi j’dis qu’les pros sont durs
Ils provoquent
Nous évoquent
D’autres manières de se prononcer
Mais moi j’veux pas nécessairement être
Un pro de première page où le pro mène
J’veux juste que mes rimes se propagent et que j’me promène
Mais faut quand même pas me sous-estimer
Moi comme un pro j’vise haut et j’improvise ok ?
Et je n’attends rien pour m’y mettre
Depuis le début d’ma promenade
J’vois mes nouvelles compos naître
Et j’dois dire qu’elles sonnent de plus en plus pro
Alors, pourquoi se compromettre ?
Pourquoi pas se proclamer pro ?
Se procurer le mot pro dans notre être!?
En tant que propre professeur
Je n’attends pas qu’le pro vienne me dire
D’où proviennent ses rimes
J’y vais à l’improviste
N’attends pas le moment propice
J’sais que pour verser ces vers
Faut sévir
Moi c’est vers ce chemin que j’vais
Et ce sévèrement
Mais je sais qu’il y en a d’autres comme moi
Qui probablement dans leur programme
Vise l’improbable
Qui s’considère pas encore comme un pro mais
qui s’promet toujours d’ici le prochain mois du progrès
Eh bien moi j’te donne un conseil
Vois-le comme un projet qu’tu projettes
Et si tu me demandes pourquoi
Eh bien, j’te répondrai que, peut-être, parce qu’un jour
Sans le savoir
Tu le deviendras…
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5. |
Tu voles (citation)
00:14
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Tu voles à partir du moment où tu crois en toi, là où les barrières n'existent pas.
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6. |
L'Artiste
03:20
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Hey l'Artiste !
Tôt au tard
L'envie de créer te tentera
L'imagination t'enterrera
Tant d'projets en tête
Tu t'entêteras à tenter de réussir
Mais hélas sans garantie
Car ici, c'est soit tu perds ou soit tu persistes
Toile, canevas, miroir ou page blanche
À toi de combler ce vide d'une âme qui enchante
Et cela seul
En te lançant
Sans te lasser
En enlaçant l'art sans attendre
Allez l'artiste
Crée l'artifice
Orne et tisse ta plus belle œuvre
Que ta passion s'abreuve
Étends un torrent de tes nombreux talents
Et fonce tel un taureau au regard vaillant
Même si tu as beaucoup de volonté
Sache que les passages devant toi seront sinueux
Fort probablement
Je connais bien le milieu
Devant ces milliers d'artistes qui ont tous faim
La seule chose que tu auras pour te nourrir
Sont des rêves saupoudrés d'encouragements
Ce ne sont que de petites portions, mais ils goûtent bon
Ici, le jour tarde à se faire voir
On ne voit que la nuit ou l'aurore
Mais ce n'est pas grave
Parce que pour moi les heures qui en découlent sont de l'or
Désormais dans c'désordre
Je ne suis ni les règles ni les ordres
Eh oui, aux lois de la physique l'Artiste déroge
Libre, il flotte sur scène
Et se téléporte lorsqu'inspiré
De par leur oeil artistique
Il parvient à perçevoir ce qu'il y a après l'infini
Et ce n'est pas tout
Pour se faciliter la tâche
L'Artiste sait comment moduler les montagnes et les pentes
Réussit même à trouver dans cette palette une couleur que l'on croyait inexistante
Même s'il doit se mettre à nu
Mains moites et tremblotantes
Rien ne l'arrête
Son besoin est irrépressible
Alors ceux qui tentent de trouver une explication à notre élan, notre envie de créer
Ne trouveront rien
Ce qui nous pousse à écrire ou dessiner jusqu'à 3h du matin
Ben ouais, nous c'est comme ça
Lorsqu'on pose nos yeux vers le ciel
On se voit dans le reflet des étoiles
Mais ne pense pas qu'il faut simplement tendre la main
Parce qu'il se peut que tes premières œuvres ne soient pas de nombreux succès
Se succédant et c'est vrai
Il y aura des mois où tu auras du mal à joindre les deux bouts
Mais regardez-moi
Je suis encore debout
Encore debout, fièrement campé
À tenter de te convaincre de rester
Car on a besoin de toi l'artiste
Et je te connais
Tu y mettras tous tes efforts
Tel est ton sort
Et tu sortiras tes forces pour éclore
Toujours faire mieux
nourrir l'écorce
Et c'est seulement lorsque t'en aura trop fait
Que tu te mériteras peut-être enfin un trophée
Mais entre nous, ce n'est pas le plus important
Car le plus beau dans tout ça en fait
C'est que tu ne t'arrêteras pas
Tôt ou tard
L'envie de créer te retentera
L'imagination t'enterrera
Tant d'projets en tête
Tu t'entêteras à tenter de réussir
Mais hélas sans garantie...
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7. |
Perle Rare
02:46
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C'est fou, il y a tellement de mots qui résonnent dans ma tête pour toi en ce moment
J'aimerais en faire un joli bouquet, bien agencé
Que tu y respires le parfum de mes sentiments
Je t'offrirai des mots qui, évidemment, parlent de ton sourire, de tes beaux yeux
Mais surtout toutes ces p'tites choses qui me rendent encore plus heureux
Tes bonnes idées, ton talent, ta manière d'être, ton calme
Et même cette petite gêne qui se dessine
Par exemple, lorsque je te filme
Toutes ces choses, même les plus futiles
Font en sorte que ce que j'éprouve pour toi se multiplie par mille
Ne t'étonne pas si j'décide de t'écrire une poésie
Car demain comme aujourd'hui
REF
Je perlerai une oeuvre d'art
Parlerai d'cette perle rare
Par respect, pour lui faire voir
Mon amour plus grand qu'le large
Je t'offrirai des mots doux
Aussi doux que ces baisers du matin que tu poses sur ma joue
Tu sais, ta bonne humeur rend ma vie bien plus agréable
Ne sens-tu pas qu'elle émane de chacune de ses syllabes?
Faudrait simplement que t'arrêtes avec tes
"Je n'aime pas mes jambes, je n'aime pas mes bras"
Alors que tu es merveilleuse
Regarde-toi encore une fois, tu y verras le reflet d'une pierre précieuse
Voilà des mots que je regroupe à ta juste valeur
Un texte qui représente notre couple
Simple, mais débordant de saveur
Ne t'étonne pas si un jour je peins un tableau de notre amour infini
Car demain comme aujourd'hui
REF
On a passé tellement de beaux moments que déjà j'oublie
Souvent, j'exhume ce qu'il me reste en mémoire la nuit
J'pense aussi à notre avenir
Et parfois même, il m'arrive de m'imaginer dans une autre vie
Des centaines d'années plus tard
Avec cette conviction de retomber sur cette femme, cette perle rare
À qui j'offrirai, encore une fois, un joli bouquet bien agencé
pour qu'elle y respire le parfum de mes sentiments
Et avec tous ces mots qui résonnent dans ma tête pour elle en ce moment
Je ne peux que me dire qu'on était juste fait pour être ensemble
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8. |
J'en ai marre (citation)
00:17
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J'en ai marre de ces malheurs sur ces écrans, des potins peu importants. Partons porter des parts de bonté et demandons pardon.
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9. |
On ne s'en sortira pas
02:06
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Hey, où sont mes frères qu’on se rassemble ?
Ah ! C’est vrai, entre humains, pour être frère faut qu’on se ressemble.
Mais ne ressens-tu pas qu’on a le même sang au-delà de nos cinq sens ?
Qu’on a tous des yeux, un nez, une bouche, peu importe l’arborescence ?
On ne s’en sortira pas si
votre vue vous aveugle
Vos intérêts sont trop vagues
Si la violence est en vogue
Et tant de gens extravaguent
Où se trouvent ces espaces ou ces immeubles
Que seuls nos cœurs meublent ?
J’attends toujours le signal d’une troupe aimable
Qui, comme moi, remplira le trou de paix, pas de mal
J’attends toujours, en espérant que ça devienne une norme
Alors, faites-moi signe si vous êtes de gentils jeunes hommes, gens nobles
Que j’en nomme
Allez ! Faites-moi signes frères et sœurs
Que j’vous serre fort
Montrons-leur que nous resterons debout
Comme si nous possédions l’équilibre d’un surfeur
Exprimez-vous que cette famille prenne de l’ampleur
Car pour l’instant, je ne vois que la confiance qui pleure
De se voir périr en douceur
Une bonté fantôme, pourtant bien présente dans nos corps
Et ma peur qu’elle s’impatiente, qu’elle s’estompe dans le décor
Qui souhaite vivre dans un monde sans air et sans art où plus personne n’a la mentalité de César ?
Au moins, j’détiens la parole
Un instrument qui vaut si cher
Alors, pourquoi ne pas en être fier
Plutôt que d’rester les bras croisés et d’se dire que la vie est triste et qu’il faut s’y faire
Allez ! Viens, qu’on vocifère !
L’être humain a trop souffert
Pour une histoire de couleur, de territoire, de terrain
En d’autres mots, pour un rien
Voilà l’éternel combat qu’on s’est créé
Où il y a trop de projets qu’on bâcle
Trop de Koba à combattre
Tel est l’obstacle
Et de toute façon
On ne s’en sortira pas si
votre vue vous aveugle
Vos intérêts sont trop vagues
Si la violence est en vogue
Et tant de gens extravaguent
Faut bien se rendre à l’évidence que la cruauté perdure et qu’elle s’en vante
Tandis que l’appel de la paix est en attente
Alors moi aussi César, j’y ai cru
Et j’aurai bien aimé que ça se passe autrement
Demeurant ainsi sur cette arrière-pensée que devant nous, l’autre ment
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10. |
Les minutes courent
03:36
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De plus en plus j’avance et plus le temps me manque
Comme une impression que les secondes me mentent
« J’ai vraiment pas le temps », la phrase est classique
Dans ma vie, les mouvements des aiguilles d’une montre
Sont loin d’être systématique
Tout me semble court
Les secondes partent, les minutes courent
Un parcours par lequel j’me perds
En plus de n’pas pouvoir tout faire
Des projets par milliers de peur qu’ils partent en poussière
Pour moi le temps est comme un grand adversaire
Des tonnes de fois en retard en essayant d’tricher
À récupérer le temps à minuit le soir alors que j’devais me coucher
Puni de fatigue ou d’un manque de ponctualité
Les minutes courent trop vite donc, j’peux plus m’y fier
J’suis victime de leur infidélité
Dans c’délit t’es un coureur d’élite
Et tu tentes d’éviter ce délai
Sinon le temps délétère te laisse dans c’délire
Et t’empêche de vivre au rythme que tu désires
Et à peine si j’ai eu le temps de slamer, prêcher, percer
Mais le pire c’est
Quand j’ai écrit l’concept et l’idée
Mais que je n’le dicte pas et qu’il traîne
Un peu comme une voyelle élidée
Les secondes partent, les minutes courent
Les heures parlent et disent aux jours
Dépêchez-vous d’faire des semaines pour
Créer le temps, qu’il règne toujours
Alors on n’a pas trop de choix d’suivre et d’se presser
C’est soit ça ou tu peux oublier
Les quelques secondes à apprécier
Le temps est toujours compté
Alors, dans tout c’que tu entreprends
Sois sûr d’être précis
Et sois prêt si
Tes aiguilles se précipitent au moment précieux
C’est presque inévitable, le temps finit par passer sous tes yeux
Et venez pas m’dire le contraire il est toujours désireux
Car c’est l’un des facteurs qui t’rendra si heureux
Parfois, on l’cherche
Mais il est de moins en moins accessible
Alors on reste pris dans ce piège où l’on est tous ces cibles
Parfois, c’est si dérangeant et même sidérant
Moi, si j’pouvais en acheter j’payerais un sacré montant !
Ça éviterait qu’ma tension monte tant
Une bonne intention
Mais j’prends quand même garde et j’fais attention
Au moins, le temps nous a laissé le temps d’apprendre
Il y a des choses que tu fais lentement
Et d’autres que tu n’peux pas prendre
Il y en a qui ose faire deux choses à la fois
Moi, j’ai été trop souvent déçu du résultat
Et pour ceux qui en font trois
Bien tant mieux pour vous
Mais vous prendrez sûrement congé
Beaucoup plus tôt qu’moi
Les secondes partent, les minutes courent
Les heures parlent et disent aux jours
Dépêchez-vous d’faire des semaines pour
Créer le temps, qu’il règne toujours
Moi j’continue de courir péniblement contre lui
Mais, malgré tout, je l’adhère
J’en ai besoin pour en extraire
Mes plus belles phrases, mes plus belles lignes
Il faut faire vite
Je suis stressé, en colère !
Est-ce moi qui tourne plutôt qu’la terre ?
Bon ! le temps, je l’arrête
J’vais prendre un peu d’air
Admirer la beauté qui sature
Être au beau milieu d’la verdure
Prendre le temps qu’il faut
Pour mes projets d’grande envergure
Et oublier qu’un monde à l’envers dure
J’enlève mon calendrier
Celui dont j’tournais les pages chaque jour
J’fais le tour de c’nouveau monde
Encore plus riche que nature
Les minutes ne courent plus
Sont tous devenus matures
À travers ce p’tit instant rêvé
Qui malheureusement
Se retrouve sous mes ratures
Car de plus en plus j’avance et plus le temps me manque
Comme une impression que les secondes me mentent
« J’ai vraiment pas le temps », la phrase est classique
Dans ma vie les mouvements des aiguilles d’une montre
Sont loin d’être systématique
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11. |
Fleur
03:03
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Mon corps, le voici
J’ai tous les membres de mon corps
Et à cause de ça j’ai…
J’ai bêtement pensé
Que mon corps est en acier
Qu’il est tenace et ne peut être menacé
Mais un jour, mon corps m’a annoncé
Par des symptômes
qu’il n’est pas trop parfait
Et qu’il faut que je parte faire un tour
Là où il y a comme un parfum
Qui parfois inquiète
L’hôpital
T’as sûrement déjà rencontré son allure froide, fade
Qui influe sur la couleur de nos pétales
Ces murs qui songent à s'éloigner
Car les mauvaises nouvelles se plaignent, sont entassées
Des gens allongés dans
Ces couloirs accablants
Cette ambiance inusitée
Plutôt sombre, plutôt blanc
Et moi, cloué dans un lit,
Pendant que je m’invente un meilleur monde
S’achemine un discours ondoyant qui me noie, m’émeut et m’inonde_
Cette mine neutre me dit
Que je souffre d’arythmie, due à ma cardiomyopathie
Voilà, je partage une part de ce baratin qui part à temps j’imagine
Qui paraît teint de noir et qui nous sépare, nous atteint
Mais attends, j’vais t'expliquer parce que sûrement que pour l’instant, t'y comprends rien
Alors, en gros cette maladie ça veut dire que mon cœur il ne pompe pas trop bien
Parfois trop lent - parfois trop vite
Comme l’espace-temps non absolu - relatif
Mais comment me dire à moi que mon coeur il va pas bien
Lorsque qu’a mes yeux, c’est l’organe qui me semble le plus saint
Il est peut-être grand, certes
C’est grâce à lui que lorsque je vous rencontre, tout mon amour vous encercle
Mais je sais malgré tout, malgré que nous soyons tous bons, généreux ça ne change rien
J’ai été atteint et j’ai dû subir une opération
Alors maintenant j’ai tout compris dans ce panorama
Où le climat dépend de chacun, n’est pas normal
L'être humain ne rame pas
Toujours avec deux rames
Car l'âme est étonnamment un amas d’incertitude
J’en ai la preuve tangible
Alors monsieur-madame “infrangible “
Sache que le mal attend
À tant de cibles
Et observe attentivement
Tous ceux qui ne font pas attention
Et les innocents aussi
Car parfois c’est juste une question de génétique, ou pas
En tout cas, si t’ es atteint, ça t’arrivera sans doute en pleine gueule
Prise au dépourvu dans l’éclipse, désarmée
Et c’est une autre mauvaise nouvelle
Qui, dans l’hôpital, sera entassé
Même si, bien sûr, j’aime mieux croire qu'une cape protectrice pourrait t’enlacer
Alors gare à toi si tu penses aussi que ton corps est en acier
Qu’il est tenace et ne peut être menacé
Car malheureusement il ne l'est pas
L’idée m’effleure plutôt que notre corps est fleur
Fleur délicate
Alors même si je vous connais pas
Je sais que chacun de vous mène son combat
Ça, c’est le mien
Et toi peut-être qu’il s’incruste quelque part dans ton corps,
ou celui de ton ami
de ton enfant
D’un membre de ta famille
Car l’être humain est, au bout du compte
Remarquablement fragile
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Élémo Montreal, Québec
Le slameur Élémo (Marc-Olivier Jean, de son vrai nom) fait la découverte du slam en 2009. Intéressé par cette manière de s’exprimer et de jouer avec la langue française, Marc-Olivier plonge à fond dans l’écriture et aborde des thèmes appelant à l’ouverture, à la tolérance et au rêve. ... more
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